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http://www.in44.fr/ le Blog d'INDECOSA-CGT 44

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NON à la privatisation de l’hôpital public :

Publié le 9 Juin 2016 par IN-44 INDECOSA-CGT 44 in Santé

Publié le 10 Juin 2016

PERTE DU SENS DE L’HOPITAL PUBLIC : LA DESESPERANCE…
Jeudi 9 juin,
MOTION

La loi HPST (Hôpital-Patient-Santé-Territoire) a introduit la notion d’hôpital-entreprise avec notamment la T2A (Tarification à l’Acte). L’hôpital s’est réorienté du « prendre-soin » au « prendre-sous ».

Introduire la finance comme la seule ligne de conduite a induit une valeur inconnue aux motivations des soignants. Le budget a tellement pris le pas sur le soin que les soignants ne s’y retrouvent pas. Les notions d’humanité, d’empathie, de prévenance sont devenues annexes, accessoires, pour la direction car non lucratives.

Ce changement de valeurs morales a fortement déstabilisé les agents. Les mots « économie », « restrictions », « équilibre budgétaire » sont les seuls termes utilisés dans le vocabulaire de la Direction. L’HIPR étudie les parts de marchés de son territoire (sic conseil de surveillance) !!
Un premier budget a été refusé, le second taillant dans le dur (c’est-à-dire réduisant drastiquement le nombre de salariés) a rencontré un vif succès auprès des Tutelles,

Le Directoire, la Commission Médicale d’Etablissement. Le conseil de surveillance hormis les représentants du personnel a voté comme un seul homme ce « Plan d’Economie Complémentaire Additif ». L’Agence Régionale de Santé l’a approuvé.

Ce plan s’étale sur trois ans, 2015, 2016, 2017. Au total il supprime 18.09 équivalents temps-pleins, soit 32 agents à 100% ou encore 7680 jours de travail par an. Les suppressions touchent particulièrement l’entourage proche et immédiat des patients résidents. Seul en 2015 le secteur administratif voit une progression de +0,75%. Toutes autres catégories sont en régression…
Une paille.

Aujourd’hui nous sommes à la moitié de ce plan. Les instances CHSCT et CTE dans lesquelles les personnels sont représentés avaient annoncé cette catastrophe humaine et sanitaire à l’HIPR.

Il faut tout faire avec moins. Mais comment faire à moins 32 ? …Une poutre !

Cette taille a des conséquences sur les soins :
- 2 aides-soignantes au diner pour faire manger 11 résidents du grand âge : cela fait 7 min par résident !!! Interrogée à ce sujet, la Direction a supprimé une aide-soignante dans l’équipe.
- 0 douche aux soins de suite de PBF durant les séjours. Interrogée à ce sujet, la Direction répond « Nous ne sommes pas à la Thalasso »
- Une douche toutes les trois semaines en EHPAD.
- Une seule aide-soignante le matin pour 29 résidents. Interrogée à ce sujet la Direction répond que ça n’arrivera plus. Depuis… c’est encore arrivé.
- En l’absence d’infirmières, sans aide-soignante, la distribution des médicaments est parfois assurée par des agents de soins hospitaliers en dehors de tout respect de la réglementation.
- Faute d’effectifs infirmiers suffisants un bilan sanguin n’a pas été envoyé au labo. Le malade le soir a été redirigé vers St-Nazaire.
- Finie l’animation en piscine. Certains anciens avait réalisé leur rêve apprendre à nager en l’institution.
- Le risque de faute professionnelle et de maltraitance par manque de temps, manque d’effectifs devient omniprésent. Il obsède de plus en plus les soignants.


Dans un premier temps le dévouement des agents est venu combler la diminution de personnel. Mais l’épuisement et la sensation d’être entrés dans un tunnel sans fin ont eu raison de cet héroïsme, le tunnel se transforme en gouffre vers les Enfers renforcé par le sentiment dévastateur que rien ne s’arrangera.

A ce jour l’absentéisme atteint des sommets avec une augmentation de 18.37% par rapport à juin l’année dernière. La Direction ne reconnaît que le plan de massacre des effectifs en est pour partie responsable.

Ces diminutions de personnel ont engendré une nouveauté à l’HIPR : la démotivation. Maintenant au lieu de soigner, on compte.

La réforme Bachelot (loi HPST) impose la calculette et le tiroir-caisse comme principaux outils pour travailler à l’hôpital. La réforme Touraine (mise en place des Groupements Hospitaliers Territoires) pilonne au burin et au marteau-piqueur le système de santé que nous connaissions.

Le but : supprimer 16 000 lits et 22 000 postes dans la fonction publique hospitalière.
A l’HIPR le jeu de massacre se poursuit. La Direction va fusionner les services de bio-nettoyage, lingerie, hôtellerie pour supprimer 19 journées de travail/semaine. Le modèle hygiène reconnut de l’HIPR va s’effriter…
Un management directif et autoritaire pour faire face à l’absentéisme :
- Auto-remplacement comme principal outil.
- Destruction des cycles de travail pourtant obligation règlementaire.
- Transformation incessante des plannings jusqu’à deux à trois fois par jour, parfois sans concertation des agents.
- Suppression, modification des dates de congés des agents.
- Augmentation du temps de travail des temps partiels, sans modification de salaire et parfois sans consentement des agents.
- Utilisation abusive des coordonnées personnelles de jour comme de nuit pour revenir travailler (ex rappel 8 à 10 fois par jour, à 22h00, sur les congés).
- Séquestration des personnels et utilisation de la menace d’assignation, acculant les agents à s’auto-désigner pour revenir travailler.
Aujourd’hui les conséquences sont écrasantes :
Le directeur ne souhaite pas augmenter sa masse salariale, les titularisations diminuent.
- Le recrutement des CDD par téléphone et pas toujours à qualification égale est devenu la norme. Utilisés comme des « kleenex », ils ont une durée de contrat maximale de 3 ans.
- Actuellement c’est l’hôpital qui emploie le plus longuement le CDD qui lui verse ses « indemnités chômage », l’HIPR examine la situation des CDD à la loupe, pour éviter de payer, provoquant l’hyper-précarité.
- Les équipes travaillent en sous-effectifs : 74 jours de travail non remplacés en janvier et février 2016 !
- Devant le manque criant d’infirmières, la direction détourne les fonctions d’infirmière-hygiéniste, d’infirmière en santé au travail, d’infirmière coordinatrice, et d’infirmière bouche-trou, pour colmater les brèches ; afin d’assurer le minimum.
- Malgré tout dans ce contexte de grave pénurie la Direction s’est offert le luxe de créer un nouveau service avec à sa tête un infirmier de catégorie A, de classe supérieure : Le service des Archives.

Et demain…
La coupe est pleine, ça suffit….Mais non…
Même si l’âne bâté n’arrive plus à avancer, il est quand même fouetté, dès fois qu’il ferait un pas de plus.

Les répercussions, d’une telle politique impactent fortement la vie privée.
Nous subissons un management obsolète, vétuste, défaillant, occultant la dimension humaine de nos patients résidents.

En se détournant de la réglementation, en manipulant les chiffres la direction se joue des hommes et des femmes afin d’appliquer des décisions prises unilatéralement.
C’est pourquoi le syndicat CGT s’interroge sur l’éventualité d’une mise sous tutelle de l’établissement afin de protéger

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